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10 trucs pour élever des garçons sans sexisme

16 novembre 2017
10 trucs pour élever des garçons sans sexisme

Comment élever des garçons sans sexisme, leur inculquer des valeurs féministes de respect de l’autre et des femmes, tout en respectant leur individualité ?

Difficile d’être passé à côté, il y a quelques semaines, de la vague de libération de la parole sur le sujet du harcèlement et des agressions sexuelles.

Toute cela me réjouit, mais vraiment ! J’ai le sentiment presque palpable d’être témoin d’un changement de société, et ça a aussi libéré quelque chose en moi. Ça a été l’occasion pour moi de lire plein de trucs sur le féminisme, sur la condition des femmes…

J’ai toujours été persuadée ne pas être victime de sexisme. Mes parents m’ont éduquée sans oppression, ne m’ont mis aucune limite liée à mon genre dans la tête, j’ai fait les études que je voulais, j’ai voyagé dans le monde comme je le voulais, je m’exprime comme je le souhaite, je n’ai jamais subi de violences sexuelles liées à ma condition de femme… En suis-je si sûre ?

Depuis, tout ça m’a fait réfléchir… À tant de choses pour lesquelles, « bah, c’est comme ça, on fait avec »… Rien de grave, vraiment rien de grave, rien de violent me disais-je, « juste » des épisodes qui marquent pour la vie. Un dessin de femme nue « regarde c’est toi » par un camarade de classe, à 8 ans. Croiser un exhibitionniste dans un couloir de métro, à 10 ans. Une fois. Deux fois. Trois fois. Des garçons qui se hissent pour regarder au-dessus de la porte des douches, à 12 ans. Des pervers qui squattent les premiers rangs des concerts de rock pour se frotter, à 16 ans. Ecouter une copine raconter comment ce vieux dégueu, en qui on avait confiance, l’a prise au piège et a essayé de l’embrasser de force, et se demander si on ne sera pas la prochaine. Bah, on passe ailleurs, on s’enferme mieux, on s’éloigne, on se demande comment éviter de provoquer, on n’en parle pas, ou alors en rigolant des années plus tard. Genre c’est drôle.

Je dois vous avouer quelque chose, d’assez parlant : depuis que j’ai des enfants, je me sens beaucoup plus puissante, beaucoup plus forte, quand je me promène dans la rue avec eux. Pourquoi ? Parce que je me sens intouchable, invincible, mère. Parce qu’enceinte, ou avec mes enfants, je me sens « hors tableau de chasse ». Je peux rentrer chez moi à 23 heures dans une rue déserte, avec un bébé dans un porte-bébé, je n’ai pas peur d’être agressée.

Lire aussi : Je suis sortie sans mes enfants

Et j’ai réalisé qu’en fait, cette peur, ce regard violent de certains hommes sur les femmes, imprégnait, d’une manière ou d’une autre, la vie de toutes les femmes. Rien à voir avec la séduction, là, je parle bien de domination, et de la peur qui va avec. C’est toujours, un peu, dans un coin de la tête de la plupart des femmes. Et surtout, j’ai compris que ça pouvait changer. La honte n’est-elle pas en train de changer de camp, en ce moment ? L’évolution est en marche depuis des années. Et ça va continuer.

Bien sûr, tout le monde, homme ou femme, peut être victime de violence, qu’elle soit sexuelle, émotionnelle et/ou physique. La souffrance et la violence n’ont pas de genre. J’ai déjà été témoin d’aggression sexuelle sur un homme. J’ai déjà été dans une situation de harcèlement (moral) au travail, et ma chef était une femme.

L’idée du féminisme, tel que je le conçois, n’est pas de diviser, mais d’être réaliste sur le fait que certaines oppressions sont faites à l’encontre, spécifiquement, des femmes. C’est UN type de violences parmi d’autres, dans notre société. Et si l’on souhaite changer les choses, faire de la compassion une valeur partagée, et instaurer la paix dans le monde (restons optimistes), le féminisme est UN outil. UNE prise de conscience parmi tant d’autres. Et pour moi, il est évident que l’éducation non violente est une, si ce n’est LA, solution.

Je suis aussi consciente qu’il existe des degrés différents de violence entre sexisme ordinaire, harcèlement sexuel, agressions sexuelles, et viols. Pourtant, quelque part, tout est un peu lié.

J’ai donc décidé d’écrire un article sur le sujet, par le biais d’une leçon d’éducation telle que j’en ai l’habitude sur ce blog. Laissez-moi vous meufspliquer comment élever des garçons sans sexisme.

élever des garçons sans sexisme

 

1. Exposition aux images sexistes

Évitez d’exposer votre enfant à des images sexistes et stéréotypées. Essayez de choisir des livres et des dessins animés où les filles ont autant de super-pouvoirs que les garçons.

Attention, le sexisme se cache parfois là où on s’y attend le moins. Je pense notamment à Petit Ours Brun… L’épisode où Petit Ours Brun, avec son costume de super-héros Sam-Sam, sauve la poupée de Petite Ourse Rousse, m’est un peu resté en travers de la gorge. Entre autres.

Lire aussi : Petit Ours Brun, l’épisode interdit résumé en 10 points (où comment Maman Ourse est vraiment une grosse feignasse, heureusement que Papa Ours va bosser, lui)

Il y a aussi le problème des femmes dénudées sur les pubs dans les abribus… Vous pouvez cacher les yeux de votre enfant, mais ce serait quand même une atteinte à son intégrité physique, et il pourrait en toute légitimité vous griffer pour se dégager. Vous pouvez aussi lui mettre un ipad sous le nez pour détourner son attention, mais ce faisant vous détruisez ses connexions neuronales en pleine formation…

Le plus simple, c’est d’aller vivre dans une grotte loin de la civilisation.

Si aucune grotte n’est disponible à la location sur leboncoin, vous pouvez aussi en parler à votre enfant. Lui expliquer que cela heurte vos valeurs de respect, de voir le corps de la femme objectivée au non du capitalisme, et que les filles (et les Mamans Ourses, soit dit en passant) sont des êtres humains à part entière.

Ça marche dans l’autre sens aussi, bien sûr. On évite, entre copines, au square, de commenter les fesses des quelques papas qui osent s’aventurer par là. Il faut que les hommes puissent se sentir libres d’aller et venir où bon leur semble, sans craindre de se sentir opprimés, jugés, et traités comme de la chair à fantasmes. Même si c’est vrai que c’est dur pour nous,  les mamans à l’utérus averti, de nous retenir de baver, face à tous ces muscles saillants en train de pousser la balançoire, cet angle jamais vu…
 

2. Ne faites pas l’apologie de la virilité

N’encouragez pas votre fils à être fort, à protéger ses petits frères et soeurs. Le seul job d’un enfant, c’est de vivre sa vie d’enfant, de jouer et d’apprendre à son rythme, pas de protéger qui que ce soit. Ça, c’est votre rôle de parent, normalement. Vous savez, la responsabilité, tout ça…

Votre garçon n’a pas à grandir avec des injonctions à la force. Pas plus d’ailleurs qu’il n’a à être beau (enfin sauf pour les photos sur facebook, là ça serait bien qu’il fasse un effort), ni calme (même si c’est quand même plus pratique quand il n’essaie pas de descendre les escaliers mécaniques en trottinette), ni bien élevé (quoique s’il pouvait arrêter de jouer à me cracher dessus pour le fun, j’apprécierais), ni intelligent (enfin, ça serait quand même pas mal, un diplôme de Polytechnique accroché au-dessus de la cheminée), ni grand (tant qu’il est au moins plus grand que moi), ni sportif (existe-t-il une épreuve olympique de lancer de duplo ?), etc.

Par contre, faire pipi dans la cuvette, si. Il doit savoir viser. C’est vrai que c’est rigolo, l’hélicoptère, mais l’acceptation inconditionnelle de son identité masculine a ses limites.
 

3. Accueillez ses pleurs

Les garçons ont tout autant besoin de pleurer que les filles. Ne lui faites pas croire qu’il n’a pas le droit d’avoir mal, d’être triste, d’avoir peur. Apprenez-lui à être à l’écoute de ses émotions, et pas seulement la colère, afin qu’il puisse verbaliser ses difficultés au lieu de les refouler, et qu’il puisse entendre celles des autres, et les respecter.

Lire aussi : 10 trucs pour gérer la crise de colère d’un petit enfant

 

4. Enseignez-lui le consentement

Apprenez-lui que son corps lui appartient. Et par extension, il apprendra que le corps des autres n’est pas sa propriété, et qu’il doit demander l’autorisation, avec une réponse claire, non équivoque.

Comment ? Avant de lui faire un bisou, un câlin, des guillis, demandez l’autorisation. Et respectez sa réponse !

Cela implique bien sûr un certain travail sur vous, pour ne pas le prendre mal et tomber en dépression, si lorsque vous lui demandez « est-ce que je peux te faire un bisous mon rougnougnou d’amour ? », il vous répond « nan, pousse-toi de mon chemin, je préfère les poubelles, elles sentent mieux bons ». Respectez son intégrité, ses gouts olfactifs, ses choix.

enfant joue dans la poubelle

Et si le vrai féminisme, ce n’était pas tout simplement de laisser les enfants, filles ou garçons, explorer leur environnement sans contraintes, en communion avec la nature et ses germes ?

 

5. Non, c’est non

J’insiste un peu. C’est très important. Les enfants doivent savoir respecter les « non ». Cela leur donne les armes pour eux-mêmes dire « non » si quelqu’un ne respecte pas leurs limites (jusqu’ici, mes fils savent très bien dire non, j’ai vraiment bien réussi cette partie de leur éducation). Cela leur permet aussi de comprendre les limites de l’autre (cette partie-là n’est pas encore tout-à-fait acquise…).

Voici un exemple concret, plus parlant que de longs discours maternalistes condescendants :

– Maman, on fait encore l’avion !!
– Non mon chéri, ça fait 67 fois, je commence à en avoir marre, j’ai mal aux bras, j’arrête.
– MAMAN AVION !
– Non.
– SI !!!
– Bon, ok, c’est mais c’est la dernière fois.

Horreur ! Et si vous étiez en train d’instiller dans son esprit l’idée que « non » peut vouloir quand même dire un peu « oui » ? Faites-vous mieux respecter, voyons !

– Non, en fait. J’ai dit non. Il faut respecter le non. Non veut dire non. C’est du féminisme. C’est pour la paix dans le monde.

Si, en réaction à votre demande de respect, il tente de vous mordre la cuisse, vous n’avez plus qu’à espérer qu’il ne conserve pas ce schéma réactionnel après la puberté…
 

6. Répartition des tâches ménagères

Dans votre couple, répartissez-vous les tâches de manière égalitaire, et variée, afin que votre garçon n’associe pas un type de tâche aux hommes, et un autre aux femmes.

Là, je l’avoue, c’est un gros flop chez nous. Un jour, j’avais l’éponge dans ma main, face à l’évier de la cuisine, et cela a déclenché chez mon fils une colère monumentale. Parce que normalement, c’est Papa qui fait la vaisselle… Je ne voudrais pas inverser les oppressions, mais j’ai eu le sentiment d’être une très bonne mère, et d’avoir réussi à inculquer des valeurs essentielles à mon fils. A tel point que je me suis empressée d’aller raconter l’anecdote à Facebook.

A ce sujet, je vous conseille cette vidéo de de Titiou Lecoq, auteure de Libérées – Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale : « En voyant des chaussettes sales par terre, j’ai pété les plombs »

Elle y explique comment, elle qui pensait vivre dans un modèle de foyer non sexiste, a un jour réalisé qu’elle ramassait les chaussettes de ses enfants et de son mari, et qu’elle était malgré elle en train de perpétuer un modèle inégalitaire… Et que c’était le modèle qu’elle transmettait à ses enfants.

J’ai beaucoup aimé cette vidéo, ça a levé en moi des élans de solidarité féministe. J’aurais bien aimé lever le poing à mon tour, et dire « ouéééé fuck le système patriarcal, marre des chaussettes de Monsieur qui trainent partout, je ne suis pas la boniche, je vais faire grève tiens ! ».

En réalité, dans la configuration de mon foyer, c’est Monsieur qui ramasse MES chaussettes qui trainent. Disons qu’on se complète bien : il est le maniaco-, je suis la -dépressive. Du coup, niveau répartition, ça va, comme modèle, ou c’est encore trop stéréotypé ?
 

7. Jouets

Offrez autant de poupées et de dinettes que de voitures et de legos à vos garçons. C’est d’autant plus important si vous avez des enfants des deux genres : ne séparez pas leurs jeux par genre. Et ne décortiquez pas à voix haute leurs jeux par le biais de stéréotypes genrés.

Comment élever des garçons sans sexisme : garçon joue à la maison de poupées

Mon fils ne joue ni au déménageur, ni au décorateur d’intérieur. Il joue à entasser des meubles de maison de poupées. C’est tout.

Moi, ce n’est pas pour me la péter bobo-comme-il-faut, mais mes fils ont une poupée. Métisse. Et son pyjama est rose. En plus, c’est une poupée trans. Et par ailleurs, elle est végane. Si après ça, mes enfants font dans la discrimination et l’oppression des minorités, on ne pourra venir me dire que c’est de ma faute…

élever des garçons sans sexisme en leur offrant une poupée

Sans rancune, Papa Ours

Mes fils ont aussi une poussette de poupée, rose et violette, qui va avec. C’est un des jouets préférés de mon fils. Il adore plus que tout la lancer le plus fort possible dans les escaliers…

garcon lance poussette poupee

Du coup, j’ai raté un truc ? Vous croyez qu’il sera quand même un bon père plus tard ?

Voir aussi la vidéo : les 10 jouets préférés de mes enfants

 

8. Développez chez lui le sens de l’écoute et de l’empathie

Comment ? Comme le reste, en faisant preuve d’écoute et d’empathie avec lui. Et en encourageant les hommes autour de lui à le faire (hum, si vous savez comment faire ça, lâchez un com’ svp). Cela donnera à votre enfant des outils pour ne pas entretenir malgré lui le patriarcat, par de la condescendance mal placée, des mecsplications mal informées, et un sentiment involontaire de supériorité.

En passant, je vous partage cet article très parlant, sur le phénomène de « mecsplication » (contraction de « mec » et « explication », soit des hommes qui expliquent aux femmes comment mieux gérer leurs vies de femmes) : #BalanceTonPorc : elles parlent, ils mecspliquent…

J’en profite aussi pour faire une petite parenthèse, que je trouve assez parlante, en vous relatant un exemple qui s’est passé ici-même, sur mon blog. J’espère qu’aucun homme ne le prendra mal. Mon but n’est pas de stigmatiser, simplement d’illustrer ce phénomène de mecsplication. Je pense que c’est en communiquant sans violence sur le sujet que ce genre d’incompréhension peut évoluer vers plus de bienveillance (et donc, la paix dans le monde).

Dans ce blog, je m’efforce d’être inclusive… Je fais de mon mieux et ce n’est pas parfait. J’ai encore beaucoup à apprendre. Par ailleurs, en tant que maman, je m’adresse en majorité à d’autres mamans, je parle donc surtout au féminin. Et je reste le plus souvent dans un schéma familial classique Papa-Maman. Mais j’essaie de faire attention. Par exemple, après hésitation, j’ai utilisé le terme « burn-out parental », au lieu de « burn-out maternel », dans mon article sur le sujet : 10 Caractéristiques du burn-out parental. Pourquoi ? Parce que j’ai pensé aux quelques papas qui se retrouvent en burn-out et qui doivent se sentir encore plus isolés et honteux que les mamans à qui ça arrive. J’ai aussi pensé aux parents trans-genres, ou autres, qui auraient pu ne pas se reconnaitre dans le terme « burn-out maternel ».

Le burn-out parental concerne en majorité les mamans, je ne pense pas avoir besoin de diplôme de sociologie pour émettre cette hypothèse. Parmi les dizaines de messages et de commentaires suite à mon article, il y en avait pourtant bien deux provenant d’hommes.

Le premier, en commentaire sur le blog, me demandait d’aller faire des tests pour vérifier si je faisais « légalement » un burn-out, à valider par un psychiatre diplômé. Je n’ai pas approuvé ce commentaire, j’ai répondu directement à son auteur pour lui expliquer pourquoi je n’approuvais pas son commentaire : je ne souhaitais pas qu’une autre mère en souffrance le lise et se dise « oui, finalement, ce n’est pas si grave, je ne suis pas en burn-out, je ne me suis pas faite validée, je suis juste un peu sur les nerfs 23h/24, mais ça va ». Il n’a pas compris, a pensé s’être mal exprimé, et a recommencé : « Les test sur le cerveau via un vcn p-300 doivent être ordonnés par un médecin, le psychiatre médecin a la formation pour interpréter la lecture de ces tests, une fois fait vous savez si vous êtes en burn out (cerveau à vitesse extrême et qui arrête tout simplement (vous calez)) on ne peut le voir qu’avec des analyses … c’est pourquoi je vous demande d’aller consulter… » (il ne s’agit que d’un extrait de son message, il parle aussi de son propre « burn-out réel », donc sa démarche était je pense sincère et altruiste… c’était pour mon bien, quoi).

Je n’ai même pas su quoi répondre après ça. J’ai préféré rester sur l’hypothèse qu’il voulait vraiment m’aider, et qu’il ne s’agissait que de maladresse de sa part… D’une différence inhérente à la perception de la vie entre hommes et femmes ? Ou de quelque chose de culturellement ancré ?? Le truc, c’est que ce ton, cette instillation du doute sur notre légitimité à nous exprimer à notre manière, on la retrouve souvent, très souvent, en tant que femmes. Et pour beaucoup d’hommes, c’est impossible à déceler, à comprendre. J’aurais aimé savoir trouver les mots pour expliquer à cet homme, sans violence mais aussi sans m’excuser ni me rabaisser, ce qu’il y avait de déplacé, voire de violent, dans son message. Ce sont des discussions qui sont importantes à avoir, je trouve, pour aller vers l’autre malgré nos incompréhensions… Et ce n’est pas juste une question homme-femme, plutôt une question de CNV (communication non violente). Là, pour le coup, alors que j’étais en plein burn-out (illégal), je l’avoue, j’ai juste lâché l’affaire.

Le deuxième commentaire, sur facebook, je vous laisse le savourer :

Je ne voudrais pas virer féministe aigrie, mais c’était quand même là deux exemples assez typiques de mecsplications, sur un sujet sur lequel je m’exprimais avec vulnérabilité et authenticité, et un sujet en majorité féminin, malgré son titre volontairement agenré de ma part : le burn-out parental.

Et ce n’est pas grave. L’authenticité est une valeur importante pour moi. Et je pense que la vulnérabilité nous rend plus forts, hommes et femmes. J’ai donc beaucoup de plaisir à partager sur internet, même mes difficultés, et j’imagine que ces commentaires font partie du jeu.
 

9. N’ayez pas de tabou sur la sexualité

Quand les questions arrivent, soyez ouverts et sans tabou sur le sujet de la sexualité avec vos garçons. Tout en respectant leur rythme, et en ne prenant pas les devants sur des explications qu’ils n’auraient pas demandées (ce qui pourrait être une forme de violence).

Cela leur évitera d’aller chercher leurs réponses dans des films pornos, qui ne sont pas forcément représentatifs d’une sexualité saine et respectueuse.

Personnellement, je n’ai aucun tabou, absolument aucun. Ce n’est pas du tout un truc qui me gêne. Carrément pas. Je n’appréhende pas, mais alors pas du tout, la puberté de mes garçons. Franchement, je ne suis pas du tout du genre à craindre de les traumatiser par des réponses inappropriées ou des réactions pudiques. D’ailleurs, même si mes enfants sont encore trop jeunes pour poser des questions sur la sexualité, j’ai déjà réfléchi et préparé une réponse ouverte d’esprit et progressiste, lorsque leurs questions arriveront : « Demande à ton père ».
 

10. Regardez vos propres préjugés en face

C’est un pré-requis à l’authenticité, et à l’instauration de la paix dans le monde : regardez en face, avec lucidité, vos propres zones d’ombre, vos propres conditionnements, pour les conscientiser, vous en détacher, et ainsi éviter de les refiler à vos enfants.

Des exemples de comportement « sexiste » de ma part, j’en ai à la pelle. Comme la fois où je suis allée échanger le casque rose que mon fils avait choisi, pour prendre un violet à la place. Ou quand, alors que je cherchais une babysitter pour mes garçons, j’ai délibérément mis de côté l’annonce d’un homme, parce que pour moi babysitter = fille, et j’ai honte de mes pensées discriminantes sur le sujet. Ou bien quand je me suis pavanée de la première « amoureuse » que mon fils a eu, à trois ans (ça n’a pas duré, elle était trop volage).

Et surtout, j’ai envie de conclure sur cette pensée philosophique de haut niveau : et si nous, les mères, acceptions que non, tout n’est pas de notre faute ? Y compris en ce qui concerne l’éducation de nos garçons. La culpabilité originelle… Ça va déjà bien de se demander si on ne l’aurait pas cherché en mettant une mini-jupe, n’allons pas non plus en rajouter une couche en nous demandant si ce ne serait pas de notre faute en tant que mères si certains hommes ne comprennent pas la notion de consentement. Oui, certaines mères sont violentes, et détruisent la santé mentale de leurs enfants. Si vous êtes en train de lire cet article, et que vous êtes arrivé au point 10, je doute que vous ne soyez l’une d’elles.

Ce n’est pas si simple. Les injonctions ne servent à rien. Parfois, je me dis que si mes garçons pouvaient avoir une image de moi comme étant forte grâce à ma vulnérabilité, libre d’exprimer mes doutes, incertitudes et émotions sans culpabilité… Et s’ils pouvaient voir leur père faire pareil… S’ils pouvaient nous voir communiquer et verbaliser nos émotions sans violence… Alors ça pourrait leur apprendre, mine de rien, à respecter l’humain, sous tous ses genres, à être curieux des différences, à écouter les femmes au lieu de mecspliquer… Et à se sentir libres d’être qui ils ont envie être, sans trop de conditionnement ni de blocage de leurs émotions.

Parce que le féminisme, c’est tout le monde qui en profite !

Lire aussi : 10 commandements de la parentalité positive

PS : en réalité, tous les points ci-dessus s’appliquent aussi à l’éducation des filles. Sauf l’histoire de faire pipi dans la cuvette, peut-être… Quoique, j’en connais certaines qui, même adultes, ne savent toujours pas viser.
 
Plus de ressources, ailleurs sur le web :

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13 Commentaires
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evan boissonnot
6 années il y a

bonjour Je vous remercie pour cet article très complet. Lorsque l’on voit ce qu’il se passe aujourd’hui, avec les commentaires et la révélation des balancetonporc votre article propose de belles pistes de réflexion. Je me pose la question aussi pour les entrepreneurs d’aujourd’hui, pour les hommes qui travaillent avec des femmes. On découvre aussi des violences dans le monde du travail. Est-ce aux employeurs d’y faire attention, de contrôler le tout, voilà une question que je me pose. En revenant sur l’éducation de nos enfants, je pense qu’il faut aussi, lorsqu’on a une fratrie de filles et de garçons, éduquer… Lire la suite »

Serely
6 années il y a

Comme toujours : humour au top! Sinon, petite question mais : Papa à quatre pattes pour récurer les chiottes en brayant des chansons punk pendant que Maman se plante un tournevis dans la cuisse avec allégresse, tu crois que ça compte pour une éducation sans sexisme? Sinon je suis vachement bien d’accord avec ton article. J’ajouterai que leur apprendre l’empathie et la compassion envers l’autre est aussi une pierre angulaire de cette éducation non-violente-inclusive-for-all-non-sexiste-altermondialiste qu’on tente de leur donner.( J’étais tellement fière de mon Nounours de 15 mois qui a voulu consoler un nourrisson de deux mois qu’il ne connaissait… Lire la suite »

Serely
6 années il y a

Mais qu’est-ce qu’un carencé en magnesium, si ce n’est un sage en devenir? ;p
Pour la cuisse, c’est cool, mon crédo de maman c’est « un coup de mastic et ça repart! »

Pierre-Emmanuel
Pierre-Emmanuel
6 années il y a

Bonjour, je fais un retour sur le point « 5. Non, c’est non » parce que cet exemple des enfants de toujours persévérer malgré les « non » à été cité dans plusieurs des livres de développement personnel sur la réussite ; quand on veut quelque chose on ne lâche pas jusqu’à temps que l’on réussi, et le monde est rempli de contexte problématique dans lesquels la grosse majorité des gens baissent l’échine, abandonnent leurs rêves et finalement se contentent d’une vie dans la médiocrité ; si tu as un projet et que tu t’arrêtes au premier « non » de ta banque tu ne le… Lire la suite »

Serely
6 années il y a

J’ajouterai aussi que là, on est dans une différence idéologique : on n’élève pas des enfants comme on coach un entrepreneur ;) Le développement personnel visant la réussite est très bien, j’ai quelques notions là-dedans sans soucis mais ça s’applique à des adultes… Quant à comparer la drague à la réussite d’un objectif, là on va se facher mdr! Disons qu’on tente aussi d’apprendre à nos garçons à respecter les êtres humains, tu sais, avec la notion de consentement. Une fille qui te trouble n’est pas un objectif à atteindre, ni un trophée à décrocher, mais bel et bien un… Lire la suite »

cindy slugocki
cindy slugocki
5 années il y a

Bonjour, Merci pour cet article! J’essai d’appliquer ces différentes règles depuis toujours. Mais des fois c’est compliqué…Par exemple, l’homme est généralement bien plus musclé que la femme, l’homme a donc plus de force que la femme, pour porter ou pour se défendre…et ça l’enfant l’a très bien compris… l’homme est donc assimilé à la force et la femme à la faiblesse…

Michel
5 années il y a

Tous les hommes doivent lire « the rational male » de Rollo Tomassi ! Vite !