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10 trucs qui font mal aux jeunes mères

25 février 2016
10 trucs qui font mal aux jeunes mères

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J’ai créé ce blog pour y écrire des trucs drôles. Parce ce qu’être mère est difficile, et drôle, et difficile, et qu’en rire nous fait du bien. Le rire libère, le rire fédère. Seulement voilà, la semaine dernière a été éprouvante pour moi, l’inspiration qui m’est venue est d’une autre nature que mes blagues habituelles. J’ai eu besoin d’un exutoire, et je l’ai trouvé dans l’écriture de cet article, dont le ton est différent de mes articles habituels… Parce que des fois, être mère fait mal. Voici donc dix trucs qui font mal aux jeunes mères. Mais rassurez-vous, ça se finit bien. C’est une constante chez moi, mes histoires se finissent toujours bien.

 

1. Les étiquettes

Les catégorisations, les appellations réductrices, les verdicts… Qui font qu’on n’est plus que ça. Qu’on ne peut plus être autre chose. Qu’on est enfermée dans un mot ou un concept.

Mon appellation préférée à moi, c’est Maman poule. D’origine contrôlée.

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Cot cot toi-même !

Et le pire, c’est qu’on s’y met soi-même toute seule, parfois, dans ces moules, ces modes, ces dogmes, ces concepts de parentalité des temps modernes…

 

2. Les conseils non sollicités

Un conseil non sollicité est un jugement. Ça fait mal, de se sentir jugée.

Ils ne viennent pas seulement de l’entourage ou d’inconnus dans la rue. Avec les médias et internet, des conseils non sollicités, on en reçoit tout le temps. C’est non-stop. Et quand on est novice en matière de maternité, nos filtres ne sont pas toujours bien rodés.

Des conseils, pourtant, nous en avons besoin, ce qui nous amène au troisième point…

 

3. Le manque de modèles inspirants

Avant la naissance de mon premier enfant, je ne connaissais pas d’autres mères que la mienne. Elle était mon seul modèle. Et encore, moi j’ai de la chance, elle est sympa ma mère, malgré quelques trucs foirés par ci par là (ne le prend pas mal Maman !). Que dire de celles qui n’ont comme modèles que des mères loin de l’idéal d’amour et de respect qu’elles souhaitent pour leurs enfants ?

D’où vient cette carence en mères modèles dans nos sociétés occidentales ? Est-ce juste moi ? Je n’ai pas compris pourquoi, je ne comprends toujours pas pourquoi. Ne sont-elles pas partout, les mères ?? Vivent-elles cachées, pour que je ne découvre leur existence qu’en devenant mère à mon tour, ou étais-je juste trop jeune et à côté de la plaque avant la naissance de mon premier enfant ?

Je connaissais d’autres mères que la mienne, bien sûr. Ce que je veux dire, c’est que je ne les connaissais pas en tant que mères. Je ne savais pas à quoi ça ressemblait, d’être mère. Le quotidien, les difficultés, les apprentissages…

Des modèles, ce ne sont pas des professeurs ni des maitres qui savent et qui t’expliquent comment faire, mais des inspirations, des mères qui cheminent en conscience à leur manière et qui t’encouragent à suivre ta propre route. Nous avons besoin de modèles inspirants pour nous construire, et pour réinventer la maternité. La réinventer à notre façon… mais pas à partir de rien ! C’est trop dur, sinon. Alors on part à leur recherche, on cherche plusieurs modèles pour faire notre petite patouille d’inspiration… Et on trouve. Mais les modèles ne viennent pas à nous, il nous faut les chercher. C’est peut-être tant mieux, nous avons le choix de ne pas reproduire les mêmes schémas, et de réinventer pour de vrai.

Simplement, ça fait mal, au début. Des semaines de solitude à essayer de comprendre ce qui vient de nous tomber dessus et pourquoi personne ne nous avait prévenues, ça fait mal…

 

4. L’isolement

Ai-je besoin de développer ce point ?

 

5. Le personnel médical qui sait mieux que toi

Parce que t’as besoin d’eux, tu vois. T’as peur. Quand ton enfant se réveille à minuit avec des quintes de toux qui font s’écraser ton cœur dans tes pieds, tu veux de l’aide. Avez-vous remarqué que c’est au beau milieu de la nuit, quand tout le monde dort, dans le noir, que les virus et les bactéries se réveillent et s’expriment le plus fort ?

Tu veux de l’aide. Tu veux qu’on t’écoute, qu’on te rassure… Tu veux ta Maman ! Mais des fois Mamie n’est ni disponible, ni compétente, alors tu as besoin d’experts dans leur domaine. Beaucoup de professionnels sont fantastiques, ma gratitude pour eux est immense. Et parfois, tu tombes sur un médecin qui ne t’écoute pas vraiment, un infirmier qui fronce les sourcils, un psychologue qui te suggère que tu fais tout de travers, une sage-femme qui balaie tes doutes d’un haussement d’épaules, quelqu’un qui sait mieux que toi, et toi… Chut, tu n’es qu’une maman. Ils savent mieux que toi. C’est pour ton bien. Et ça fait mal.

 

6. Marcher pieds nus sur un jouet de petite taille et de forme pointue

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Ça fait mal, TRÈS mal. Éveiller la créativité et le sens de l’espace de sa progéniture a un prix.

 

7. La compétition

La compétition entre mères, ce n’est pas seulement laquelle allaite le plus longtemps, laquelle a le bébé qui marche le plus tôt, laquelle a l’accouchement le plus rapide et naturel, laquelle gère le mieux carrière-maternage-féminisme-bienveillance-indépendance.

Ma découverte de la maternité a été éprouvante. J’ai eu un premier accouchement long et épuisant, qui m’a laissé des séquelles pendant des mois, tant physiquement que psychiquement. Mon bébé dormait mal, je n’arrivais pas à le poser plus de quelques minutes. Ajoutez à cela un manque de modèles et de repères, une expatriation loin de ma famille et un allaitement difficile avec 6 semaines de crevasses… Je lisais des choses sur internet à propos des bébés aux besoins intenses, j’y reconnaissais mon fils et mes ressentis, j’expliquais à mi-mots aux autres mères à quel point c’était dur pour moi, que leurs bébés à elles étaient si calmes comparés au mien… Il m’a fallu plus d’un an pour comprendre que ça aussi, c’était une compétition. Dire « c’est plus dur pour moi que pour toi », c’est sous-entendre que c’est facile pour les autres, c’est nier le fait que c’est difficile pour tout le monde. La maternité n’est pas un concours de galères, on tourne en rond, là.

Cette compétition, ces comparaisons, nous empêchent de nous connecter vraiment à l’autre, à son histoire forcément différente. La compétition nous isole encore plus les unes des autres. Nous n’avons pas besoin de ça.

 

8. Certains livres sur la parentalité

pile de livres

Cette photo est inadaptée. Il est évident qu’aucune mère ne laisserait ses lunettes ainsi nonchalamment posées à portée de mains sur une pile de livres… Trois secondes d’inattention, et il n’y a plus qu’à rescotcher. Et croyez-en mon expérience, rien de tel qu’un gros morceau de scotch au milieu de la figure. pour avoir l’air nigaude.

Des livres sur la parentalité, ma bibliothèque en est pleine. Ils ont accompagné mon entrée dans la maternité, ils m’ont aidée, ils m’ont appris… Cette fameuse recherche de modèles… Ces livres continuent de m’accompagner. Certains d’entre eux. Mais il y en a d’autres qui m’ont fait du mal. Insidieusement et sans mauvaise intention, ils m’ont fait penser que, parce que je ne faisais pas comme eux, et que visiblement je ne m’en sortais pas bien, je devais faire quelque chose de travers. Ces livres m’ont poussée à changer quelque chose, à corriger, à contrôler, mes enfants et moi-même, me promettant entre les lignes que ça irait mieux après et… C’était pire.

Un peu comme les régimes alimentaires. Suivre un schéma. Contrôle, contrôle, encore contrôle, toujours contrôle. Craquage. Empiffrage d’une tablette de chocolat et de deux petits suisses (destinés à ton enfant en fait, à la base). Culpabilité. Re-contrôle. Re-craquage… CULPABILITÉ. Sentiment profond d’être une sous-merde (e scotch au milieu de la figure n’aidant pas). Malgré les « ton corps est bien tel qu’il est », malgré les « la mère parfaite n’existe pas », on est quand même bombardées d’images idéalisées… Et la jeune mère est souvent comme l’adolescente à la puberté, elle se compare aux images.

L’article le plu lu et partagé de mon blog est celui sur le sommeil des bébés. Ça ne m’étonne pas. Pas seulement parce que c’est un sujet universel, pas seulement parce que c’est un de mes articles les plus drôles. (Il ne comporte pourtant aucune occurrence du mot « prout », ce qui devrait me faire comprendre que ce n’est contre toute attente pas ce genre de blagues qui fait le plus rire… Mais moi j’ai du mal à me retenir d’en faire. Des blagues prout, hein… Les prouts en eux-mêmes, j’arrive à me retenir. Enfin ça dépend du contexte.)

Lorsque mon fils ainé avait quatre mois, j’ai lu un livre que je ne citerai pas sur le sommeil des bébés, pour l’encourager à faire ses nuits, sans le laisser pleurer. Résultat : la lutte jusqu’à ses deux ans, et la culpabilité de lui avoir inculqué de mauvaises habitudes indécrottables pendant ses premiers mois. Avec mon deuxième fils, j’étais bien décidée à mieux le conditionner avec de meilleures habitudes dès le début… Que nenni. J’ai fait exactement pareil !

J’avais fait avec mon premier ce qui me correspondait le mieux, et n’avait eu de cesse de lutter contre. Mais un bébé qui se réveille plusieurs fois par nuit jusqu’à deux ans ou plus n’a rien d’anormal, l’endormir au sein est logique (c’est bien pour ça qu’on a inventé les tétines comme substitut), dormir avec lui est sain… Ça ne convient pas à tout le monde, surtout pas, mais à moi, ça me convenait. Jusqu’à ce livre.

Quand on me demande si mon deuxième fils dort mieux, je ne peux même pas répondre. Je ne sais pas. Je n’ai pas la moindre idée du nombre de fois où il se réveille… Peut-être trois, peut-être dix. Je ne compte plus, je le mets au sein et me rendors avec lui, c’est tout. Qu’est-ce que je dors mieux ! L’ironie, c’est que c’est un autre livre qui m’a réconciliée avec le fait que c’était normal.

Les livres, ça peut faire mal. Et ça peut délivrer, aussi. Ouf ! Il faut « simplement » trouver les bons.

 

9. Croiser des groupes de mères qui se connaissent et qui rigolent ensemble

Quand toi t’es toute seule avec ta solitude et ton bébé, et que t’as l’impression d’être redevenue une ado en quête d’appartenance bienvenue-dans-notre-groupe-de-gens-cools, que t’as besoin de parler à un adulte qui sait et qui comprend et avec qui tu pourras en rire, cette solitude fait mal. Elle fait juste trop mal.

Et puis d’autres jours, t’es avec une copine, vous rigolez, le ciel est bleu, les bébés sont mignons de mignonneries, et vous croisez une maman toute seule et à l’air triste. Que faites-vous ? Moi, en règle générale, rien. J’ai mal pour elle, parce que je sais. Demain ce sera peut-être moi à nouveau.

« T’es pas toute seule, t’es avec ton bébé », a eu l’intelligence d’esprit de me faire remarquer mon mari un jour. Merci, chéri, t’as tout compris.

Je ne dis pas ça pour me plaindre, ou pour faire pitié, ou pour appeler à l’aide mes copines qui liraient ceci. Ça va, hein. Certains jours, je m’éclate. Et d’autres jours, ça craint. Et je veux le dire. Combien de mères ressentent ça ? Combien de fois par semaine ?

 

9. Mets ton masque en premier

J’ai lu un article récemment qui disait en gros ceci : pour être en mesure de s’occuper de leurs enfants, les parents doivent d’abord prendre soin d’eux. Ils doivent « mettre leur masque en premier », comme dans les avions, parce que s’ils manquent d’oxygène, ils ne pourront pas s’occuper de leurs enfants non plus. L’article concluait que les meilleurs modèles étaient ceux dans les pays où les crèches étaient publiques et accessibles, pour décharger les parents et leur permettre de respirer.

???

Pourquoi prendre soin de soi implique-t-il forcément de se séparer de son enfant ?

Pourquoi est-ce le seul modèle ? Pourquoi veut-on nous faire croire que sans séparation, sans reprise d’un travail à horaires fixes pour l’équilibre, sans crèche, pas d’oxygène ?

OUI, j’ai besoin de temps pour moi. OUI, j’ai besoin d’interactions avec des adultes. OUI, si je ne me consacre pas à mes projets, à mon sommeil et à mon calme, je dépéris et ensuite je hurle sur mes enfants, sur mon mari et j’oublie de cuisiner autre chose que des pâtes. OUI j’ai besoin qu’on m’aide, je ne peux pas y arriver toute seule. Mais pourquoi, pourquoi, POURQUOI faudrait-il que je me sépare de mon enfant pour pouvoir respirer ?

Je ne peux pas m’empêcher de penser que ce modèle unique de société est absurde. Je n’ai rien contre les crèches. Merci aux crèches d’exister ! Simplement, ne faisons plus croire aux mères que c’est le seul modèle possible et valable. Ça fait mal à toutes celles à qui ce modèle ne convient pas, mais qui n’en ont pas moins besoin d’oxygène que les autres.

 

10. Les « Suis ton instinct »

Ça fait mal. Parce que j’ai essayé, je vous jure, j’essaie encore. Des fois, j’y arrive. Sauf que la plupart du temps, j’ai de bien piètres qualifications en suivage d’instinct lorsqu’il s’agit de l’écrasante responsabilité d’un petit être humain que je chéris plus que tout au monde. Et quand on me dit « écoute ton instinct », et qu’à l’écoute je n’entends rien d’autre qu’un vague gargouillement de ventre, ça me fait mal.

Un autre article que j’ai lu il y a quelques jours était celui d’une maman qui expliquait que l’essentiel était d’être connectée à son bébé, qu’il comprenait tout, et que d’ailleurs sa fille à elle pouvait utiliser à 7 mois une dizaine de mots en langage des signes et montrait ses fesses du doigt quand elle avait besoin de se soulager. Je me suis sentie incompétente, parce que les prouesses de mon bébé, à 9 mois, se limitent à ainsifonfonfon quand quelqu’un chante… Et quand il a envie de faire caca, ma foi, il devient tout rouge et c’est tout. J’ai pourtant lu un livre sur le langage des signes pour bébés, je sais que c’est super ! Mais voilà…

C’est mon deuxième enfant alors j’ai plus ou moins dépassé tout ça. Et il y met du coeur, mon bébé, dans ses ainsifonfonfon. On voit clairement qu’il est précoce dans la manière dont il tourne ses mains en les regardant l’air de se dire « oh mes mains tournent quand quelqu’un chante, incroyable, d’où vient cette magie ? » Pourtant, ça m’a fait un peu mal de lire cet article. Peut-être parce qu’elle prenait l’exemple de sa fille en oubliant qu’un exemple n’était rien d’autre qu’un exemple. Ça ne m’a pas fait mal longtemps, je suis vite passée vite à autre chose. Mais un peu mal quand même.

Dire « suis ton instinct, regarde, moi je l’ai fait et ça a donné ce magnifique résultat d’un bébé épanoui, surdoué et télépathe », ce n’est pas une proposition de suivre son instinct. C’est le même et éternel schéma de compétition entre mères, juste en un peu plus hippie.

Informer, oui. Présenter les faits, bien sûr. Donner des exemples, à la limite, mais attention. Ne disons plus à une mère ce qu’elle devrait faire pour « réussir », ou pire pour « ne pas rater » son bébé. De toute façon, on va toutes rater à peu près un truc sur deux. Parce que c’est comme ça qu’on apprend. Parce qu’être mère est un cheminement et qu’on n’en est pas toutes au même stade, et ce n’est pas une affaire de se mesurer et de se comparer. Nous faisons toutes de notre mieux. La bienveillance, ce ne sont pas seulement nos enfants qui en ont besoin. Les mères aussi. Tout le monde, en fait. Surtout quand ça fait mal. C’est ainsi que se construit la paix dans le monde.

 

Voilà. J’ai écrit cet article parce que j’en avais besoin après une semaine pourrie. C’est un peu moins drôle que d’habitude, un peu plus survolté, mais je voulais le dire. Je voulais être authentique, vulnérable, et partager. C’est ce que j’aime faire, partager. Youhou !!!

Vous aussi, si vous aimez partager, partagez ! Écrivez, chantez, dessinez, enseignez, fédérez, créez des groupes autour de valeurs qui vous animent, cuisinez, faites de la musique… CRÉEZ !! Construisez ! Commencez par construire une cabane pour les oiseaux, puis construisez votre maison, avec des amis, un habitat groupé où vous ne serez plus seule avec vos enfants dans une société cloisonnée. Mettez dix ans à le construire, prenez vous la tête avec les banques, les promoteurs immobiliers, les dynamiques de groupe… Voire laissez tomber et installez vous dans une yourte en pleine forêt… Mais construisez ! Et cultivez !!!

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Une yourte. À ne pas confondre avec un yaourt, car ça n’a rien à voir.

Ne laissez ni la maternité ni rien d’autre vous enfermer dans un rôle, s’il ne vous convient pas. Quoi que ce soit que vous aimiez faire, faites-le ! Sauf si vous aimez lire des incantations en vous roulant dans des bouses de vaches au clair de lune, bien sûr. Enfin, à moins que vous n’ayez lu sur avoiruneviecool.fr que c’était bon pour la peau.

Ces injonctions ne sont pas des ordres, ni même des trucs de motivation à l’américaine Yes We Can. N’y voyez que des graines que je sème dans mon propre cœur, d’une manière un peu enflammée et à l’impératif. Des graines d’envie pour vivre ma nouvelle année en conscience, comme dirait ma copine Delphine, à qui je dédicace cet article. Ces graines, je les dépose ici en passant.

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Jeudi dernier, après un plan avec une copine tombé à l’eau parce que sa fille était malade (classique et récurrent), et le plan B des chansons à la bibliothèque tombé à l’eau parce que… je ne sais même pas pourquoi… Ah si, parce que j’étais en retard pour cause d’incompétence à habiller à temps trois êtres humains, moi y compris, sans que personne ne se tape, ni ne casse quoi que ce soit, ni ne se fasse pipi dessus et tout à recommencer… Jeudi matin, pour ne pas exploser, je n’ai rien trouvé de mieux à faire que de mettre mon fils de trois ans de force dans la poussette (absolument pas parentalité positive, je sais, ça me fait mal) et mon fils de neuf mois dans le porte-bébé pour qu’il s’y endorme (ce qui a été assez rapide, tous ces hurlements l’avaient épuisé à point), de partir me balader au hasard, et d’écrire en pianotant sur mon smartphone que ça me faisait mal, mal, mal. J’ai mal de détester à ce point être mère, parfois. Ça n’a rien à voir avec l’amour que je porte à mes enfants. Simplement, l’équilibre, je n’y arrive pas bien. Le décalage entre mes idéaux et la réalité me fait mal.

Avec le temps, avec l’expérience, à force d’erreurs et de pétages de plomb, j’apprends à me préserver des espaces pour respirer sans avoir besoin de hurler. J’apprends à prendre les choses en main, à accepter l’entière responsabilité de ma vie, à assumer mes choix. Je me reconnecte au présent, aux rires de mes enfants, aux projets qui me font vibrer, au calme entre deux tempêtes, à la complicité avec mon mari que le stress familial nous fait perdre, souvent. Très souvent. Très très souvent. Quelle complicité ?

Des fois, franchement, ça craint.

Prout.

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Delphine
8 années il y a

ça te va très bien le scotch au milieu des lunettes… si si je t’assure ;-)

JOY
JOY
8 années il y a

MERCI pour ton authenticité Véronique ♥

Nathalie
Nathalie
8 années il y a

D’une manière générale je me dit « c’est cool d’être l’aînée ».
Mais concernant la maternité je suis contente d’avoir une super petite sœur, un peu plus précoce que moi en matière de chérubin qui balise un peu le terrain.
Bisous Kenirové !

Virginie
Virginie
8 années il y a

Super article, comme d’habitude. On pourrait y rajouter ce terrible concept d’equanimite (être toujours d’humeur égale ) qui revient à avoir toujours le sourire et toujours répondre « mais oui, tout va bien ». Ben non ça va pas, les premiers mois de certains bébés (le mien, les tiens aussi visiblement) s’apparentent à des techniques de torture de la CIA. Mais si on a le malheur de flancher en public nous voilà jugées et cataloguees. Ça aussi ça fait mal. Bon, heureusement qu’il y a des bloggeuses sympas qui remontent le moral. Vive les prouts! Et vive nous!

Hélène Mêmesi
7 années il y a

Si si, c’est très drôle l’humour prout, continue :! Et tant pis pour les gens prout-prout ;-) Bon trêve de prout, même si ce billet est plus sérieux que d’autres, je l’ai trouvé très touchant et cela a fait écho avec plein de questions, réflexions, tergiversations et j’en passe ! Merci. J’avais les larmes aux yeux juste qu’à ce que je tombe sur le n° 6 !! Terriblement vrai et dure la situation n°9 « Croiser des groupes de mères qui se connaissent (…) », je l’ai à nouveau vécu récemment et ça fait drôle. Comme le dit Virginie plus haut, vive… Lire la suite »

Amandine
8 années il y a

Je me suis tellement reconnue dans ce billet, après 3 semaines vraiment dures qui se sont conclues sur un pétage de plomb honteux ce matin, pour une petite chose ridicule après trop longtemps à serrer la mâchoire et à essayer de tout faire bien à s’en oublier. Le genre de petite crise qui réveille ce que je soupçonne être un syndrome de tourette heureusement normalement enfoui (ça te fait ça à toi aussi? Tu sors de ton corps et tu te vois dire les pires gros mots qui n’ont rien à voir avec la dispute et ne font même pas… Lire la suite »

Cha
Cha
6 années il y a

Merci. Tout simplement merci. Un bébé tout neuf dans les bras, un sein déshabillé, un bon paquet d’hormones et une balle de tennis dans la gorge. Ca fait du bien de se sentir moins seule.

Fanny Amblard
5 années il y a

Merci pour cet article tout simplement :)

Séverine
Séverine
5 années il y a

Bonjour, je viens de découvrir votre blog en cherchant des choses sur le sevrage car ma fripouille a presque 2 ans, et cet article est tellement vrai ! il y a plein de choses dans lesquelles je me reconnais tout à fait ! Mais je me dis qu’on fait ce qu’on peut, de notre mieux (ou à peu près), et ça sera déjà pas mal. Comme disait mon père « On fait ce qu’on pneu, on n’est pas chambre à air » (à méditer ^^)

mélanie
3 années il y a

merci :)